SENEGAL: Microfinance - Le pays à l'heure du 'Mobile banking'
Ibrahima Diaw
Aucune piste n'est de trop pour développer la microfinance au
Sénégal. Pour être dans l'air du temps, le ministère de la Famille, de
la sécurité alimentaire, de l'entreprenariat féminin, de la
microfinance et de la petite enfance a recours au téléphone portable.
Le 'Mobile banking' permet de faire de la banque à distance pour
desservir la clientèle.
A travers sa lettre de politique sectorielle sur la microfinance, le
ministère en charge du secteur ambitionne, d'ici à l'année 2015, de
favoriser l'accès à des services viables et durables à une majorité de
ménages pauvres ou à faibles revenus et à des micro-entrepreneurs. Ce,
grâce à des Sociétés financières décentralisées (Sfd) viables et
s'intégrant dans le système financier national. Sous ce rapport, toute
piste susceptible de lui apporter une plus-value ne sera de trop. Et
pour être dans l'air du temps, l'utilisation du mobile pourrait
contribuer à l'atteinte de cet objectif si l'on se réfère aux six
millions d'abonnés recensés à travers le pays.
C'est ce qui ressort de l'atelier de restitution de l'étude
d'opportunité sur le 'Mobile Banking'. Un produit qui permet de faire
de la banque à distance pour desservir la clientèle. Même si les
expériences, connues jusque-là, ne sont pas si développées, 'il faut
reconnaître que l'utilisation du téléphone portable, pour effectuer des
transactions financières, présente de nombreux avantages aussi bien
pour l'institution que pour le client', soutient le ministre de la
Famille, qui présidait la cérémonie d'ouverture. Pour Ndèye Khady Diop,
le recours au téléphone portable apparaît ainsi comme un moyen efficace
pour renforcer l'inclusion financière et permettre un accès du plus
grand nombre de Sénégalais à des services financiers de qualité, tout
en permettant aux institutions financières d'être plus efficientes.
En outre, même si le directeur de la Microfinance compte sur cet
instrument pour sécuriser les opérations et les transactions
financières et élargir la portée, il n'en comporte pas moins des
risques. C'est à la suite de Tafsir Amadou Mbaye que la représentante
de la Coopération financière Allemande (Kfw) a souligné le manque de
transparence dans les initiatives individuelles.Pour Suzan Darkals, le
Mobile banking est une thématique très complexe qui comporte des
risques. Selon elle, il est important de voir quelles sont les attentes
des différents acteurs et comment trouver une solution mutualisée. Au
cours de la restitution de cette étude, financée par la Coopération
allemande, Mme le ministre de la Famille a annoncé le démarrage
imminent de deux projets et programmes qui viendront compléter ce
chantier. Il s'agit de l'extension de l'offre, à travers l'installation
d'agences et de guichets dans les zones rurales et présentant des
opportunités pour les Structures financières décentralisées. Et selon
la direction de la Microfinance, cette extension sera accompagnée d'un
important volet 'recherche et développement de produits nouveaux'. Ce
qui permettra d'assurer une jonction parfaite entre l'offre et la
demande de produits et services, notamment la demande rurale.
La professionnalisation des Structures financières décentralisées, avec
un accent particulier sur l'amélioration de la qualité des systèmes
d'information de gestion, du contrôle interne, de la gouvernance au
sein des institutions et de la qualité des ressources humaines
complétera ce schéma du ministère de la Famille, de la sécurité
alimentaire, de l'entreprenariat féminin, de la microfinance et de la
petite enfance.
Source : walfadjri repris par allAfrica.com