Cycle infernal des braquages sanglants à Cotonou: A quand la fin du calvaire?
Depuis quelques mois, les
actes de grand banditisme se sont multipliés à Cotonou, la capitale
économique du Bénin, laissant la population dans une certaine
psychose. Les titres des journaux qui relatent ces évènement
regrettables suffisent amplement pour nous édifier. En effet, le
journal en ligne « afrik.com »
affichait le 22 novembre 2008 : ''Braquage sanglant au Bénin:
« Hollywood » s'invite à Cotonou''. Etaient visées
dans cette expédition sanglante deux agences bancaires situées dans
le plus grand marché du pays, dantokpa. Le 10 janvier 2009, c'était
« afriquejet.com »
qui titrait ''Un braquage fait deux morts et une dizaine de
blessés à Cotonou''. Le mobile de ce vol était un sac de
cambiste contenant la somme de 2 millions de FCA. Le 17 novembre
2009, le quotidien « Le
Matinal » affichait ''Braquage à mains armées à
Atinkanmey: Panique et débandade hier à Cotonou''. Une
opération avait alors été menée par les malfrats pour déposséder
une boutique de sa recette journalière. Le même quotidien
annonce le 8 décembre 2009, ''Braquage hier à houéyiho: deux
blessés graves , 700.000 FCFA et des téléphones portables
emportés''. L'article indique qu'il s'agit en l'espace de cinq
(05) jours, du deuxième acte du genre dans l'arrondissement
concerné.
Un seul mobile : l'argent liquide
Le seul et unique mobile de tous ces actes crapuleux reste et demeure le gain facile et plus précisément le gain de l'argent liquide. La monnaie fiduciaire est une denrée de première nécessité dans le fonctionnement de l'économie béninoise. La plupart des transactions courantes se dénouent avec du cash. Dans les marchés et boutiques de la capitale économique, tout se vend et s'achète avec de l'espèce. Du petit sachet d'eau à la maison d'habitation en passant par les bijoux, les habits, les appareils électroménagers, les matériaux de construction ..., tout est négociable avec des billets de banque, sans aucune limitation. Ainsi une boutique quelconque peut se retrouver avec une caisse de plusieurs millions de franc CFA en fin de journée.
Quel dispositif sécuritaire peut enrayer le phénomène?
Nous pensons qu'il n 'existe aucun dispositif sécuritaire qui puisse définitivement enrayer ce phénomène dans la capitale économique et au delà dans le pays. Toutes les grandes artères de la capitale sont bordées de boutiques de vente, ayant des caisses qui se remplissent à des degrés divers tous les soirs. Les retraits fréquents d'argent liquide à nos nombreux guichets bancaires et de montant important ne sont pas sécurisables par les forces de l'ordre. Les gangsters adaptent leur mode opératoire au dispositif sécuritaire qu'ils pressentent sur le terrain où ils veulent opérer. L'armée, la gendarmerie, la police nationale ont certes encore des marges de manoeuvre pour essayer d'endiguer autant que possible ce banditisme de grand chemin. Mais nous pensons que le salut est à rechercher ailleurs.
Seule solution viable: bancarisation et utilisation des moyens scripturaux de paiement.
La seule solution qui nous paraît la plus sure et la mieux adaptée à ce problème est la promotion de la bancarisation et l'utilisation des moyens scripturaux de paiement. L'argent non liquide élimine l'appât du braqueur. L'utilisation des chèques, effets et cartes bancaires pour le règlement des transactions est l'arme idéale pour mettre fin à aux actes hollywoodiens de mauvais goût dans nos cités. Nous avons pleinement conscience des difficultés monstrueuses à résoudre pour que ce rêve devienne une réalité. Mais nous nous devons cet effort au nom de nos parents, frères, soeurs et amis qui ont laissé leur vie dans ces drames. Nous nous le devons pour une meilleure sécurisation de nos villes et campagnes. Le cadre juridique existe. Il suffit ''simplement'' de faire appliquer les textes. Nous devons arrêter de sacrifier notre sécurité collective sur l'autel de la crainte individuelle des chèques impayés. Chaque acteur économique doit prendre conscience de sa responsabilité. Quant aux autorités, elles ont l'impérieux devoir de travailler à asseoir la confiance des agents économiques dans les moyens de paiement scripturaux.