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Promotion de la bancarisation en Afrique
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21 janvier 2008

Quelle définition pour la sous-bancarisation ?

La bancarisation désigne la pénétration des services bancaires dans la population. Il s'agit donc plus d'un processus que d'une situation de fait. Mais à un instant t donné, on peut la quantifier et en juger du niveau. Ainsi il est fréquent d'entendre certains pays être qualifiés de pays bancarisés tandis que d'autres sont qualifiés de pays sous-bancarisés. Mais la véritable inconnue dans cette catégorisation est le seuil de référence. A partir de quel niveau de pénétration des services bancaires dit-on qu'un pays est bancarisé?

Cette préoccupation nous paraît d'une importance capitale. Nos recherches personnelles ne nous ont pas permis d'identifier une norme internationale et officielle en la matière. Cependant, il nous a été donné de lire dans plusieurs articles de presse que ce seuil équivaudrait à une couverture démographique d'une agence banacaire pour 5000 habitants (1). En clair, un pays est bancarisé s'il existe au moins une agence bancaire pour 5000 habitants. A fin 2005, l'UEMOA était à  une agence bancaire pour 110.677 habitants. Les pays de cette zone sont donc qualifés de pays sous-bancarisés. Par contre la France est environ à 2500 habitants pour une agence bancaire. Elle est qualifiée de pays bancarisé. Loin de contester la notion de sous-bancarisation, nous pensons que sa définition demeure assez problématique. Nous montrerons la difficulté en nous basant sur le seuil de 5 000 habitants/agence indiqué ci-dessus.

En terme d'accès aux services bancaires et financiers, 5000 habitants dans un pays développé (PD) n'équivalent pas à 5000 habitants dans un pays en voie de développement (PVD). Il existe une  différence qui tient essentiellement au fait que dans les PVD, la population est fortement juvénile (moins de 15 ans) et la proportion d'actifs est moins importante. C'est le contraite dans les PD où la population est vieillissante avec une forte proportion d'actifs.  Les jeunes de moins de 15 ans n'ont pas de ressources financières bancarisables et peuvent utiliser la monnaie fiduciaire sans un impact important. Une telle définition ne permet donc pas de traduire le besoin réel de bancarisation dans les PVD. Elle la surestime.

La deuxième inssuffisance de cette définition de seuil est qu'elle ne prend pas en compte l'impact du fossé technologique entre les PD et les PVD. Au niveau de ces derniers, les populations sont très souvent obligées de se rendre physiquement à leur agence pour réaliser la moindre des opérations bancaires. Le traitement des opérations est peu automatisé, ce qui rallonge le temps d'attente au guichet. Il est donc fort probable qu'un client soit obligé de se rendre à plusieurs reprises dans une agence pour réaliser la même opération. Il est difficile de qualifier de bancarisé un pays où il faut faire une longue queue pour bénéficier de services bancaires même si ce seuil est respecté. Par contre dans les PD, les réseaux bancaires sont fortement informatisés et la monétique est très développée. La banque électronique est une réalité. Une agence peut donc gérer plus de comptes qu'il n'est possible dans un PVD.

Au vu de ces deux critiques, nous pensons qu'il n'est pas adéquat de retenir un seuil de référence identique pour tous les pays. Ce seuil doit être adapté à chaque catégorie de pays pour tenir compte de leurs caractéristiques.

GAJ.

(1) Norme citée notamment par Karim Djoudi, ministre algérien, délégué en charge de la réforme financière ( www.algeriedz.com/article7643.html)

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Commentaires
A
Je partage vtre avis sur les griefs à cette définition. elle est très occidentalisée. C'est un peu comme la définition du seuil de pauvreté. Il nous faudra nous africains trouver une définition.
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