Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Promotion de la bancarisation en Afrique
Archives
12 avril 2010

Interview de Monsieur le Gouverneur à l'occasion de l'entrée en vigueur de la Réforme Institutionnelle de l'UMOA et de la BCEAO

Monsieur le Gouverneur, le Président de la Conférence des Chefs d'Etat et de Gouvernement de l'UEMOA a annoncé l'entrée en vigueur de la réforme institutionnelle de l'UMOA et de la BCEAO. Pourriez-vous nous situer la portée de cette réforme ?

Je voudrais tout d'abord, remercier les Hautes Autorités des Etats membres de l'Union, qui ont pris toutes les dispositions pour la ratification des textes de base de la réforme.
La réforme institutionnelle, dont l'entrée en vigueur a été solennellement annoncée par Son Excellence, Monsieur Amadou Toumani TOURE, Président de la République du Mali, Président en exercice de la Conférence des Chefs d'Etat et de Gouvernement, vise à moderniser le cadre institutionnel de l'UMOA et de la BCEAO en vigueur depuis 1973. Elle prend en compte les modifications intervenues dans les conditions d'exercice de l'activité des banques centrales dans le monde et les mutations de l'environnement régional et international.
Plus précisément, cette réforme vise à adapter l'architecture institutionnelle de la BCEAO et de l'UMOA aux évolutions intervenues dans les missions des banques centrales. Elle a également pour objectif de renforcer l'efficacité de la politique monétaire, créant ainsi les conditions d'un meilleur financement des économies de l'Union. Enfin, elle consolide la stabilité du système bancaire et financier dans notre zone. La BCEAO se trouve ainsi dotée de moyens d'action et d'instruments adéquats pour la conduite d'une politique monétaire crédible et efficace.

Quelles sont les innovations majeures de cette réforme et qu'est-ce qui va changer en ce qui concerne la BCEAO?

La réforme clarifie l'objectif de la politique monétaire menée par la Banque Centrale. Désormais, tout comme la plupart des banques centrales modernes, la BCEAO poursuit prioritairement un objectif de stabilité des prix au sein de l'Union Monétaire Ouest Africaine. Sous réserve du respect de cet objectif, la Banque Centrale apporte son soutien aux politiques économiques de l'Union, en vue d'une croissance saine et durable.
La Réforme consolide l'indépendance de la BCEAO et lui donne les moyens de renforcer sa crédibilité et l'efficacité de son action. Ainsi, la définition de la politique monétaire revient désormais à un organe interne de la Banque Centrale, le Comité de Politique Monétaire, et non à une instance politique comme auparavant. L'indépendance des organes de la Banque Centrale et de leurs membres est tout aussi assurée.
Bien entendu, la grande autonomie dont bénéficie la Banque Centrale met à sa charge de nouvelles obligations, notamment en matière de compte rendu aux autorités, de transparence vis-à-vis du marché et d'information du public. Dans cette perspective, la Banque Centrale devra désormais communiquer clairement sur ses décisions et rendre compte au public, aux acteurs du système financier et aux Etats des résultats de son action. L'objectif est de faire comprendre aux agents économiques, la cohérence des décisions prises, afin de leur permettre de former leurs propres anticipations et prévisions, de la façon la plus rationnelle possible.

La réforme consacre également une meilleure répartition des rôles et responsabilités entre les différents organes de l'UMOA et de la BCEAO. Comment se fera dorénavant cette répartition des rôles ?

Nous avons d'abord la Conférence des Chefs d'Etat et de Gouvernement, qui définit les grandes orientations de la politique de l'UMOA. Ensuite, vient le Conseil des Ministres, qui assure le suivi de la mise en oeuvre des orientations et décisions de la Conférence des Chefs d'Etat et de Gouvernement ainsi que la définition de l'environnement réglementaire de l'activité du système bancaire et financier et de la politique de change de l'UMOA. Sur ce dernier point, le Conseil est assisté par un Comité de Change. 
Nous aurons désormais un Comité de Politique Monétaire (CPM), organe nouvellement créé, avec pour attribution la formulation de la politique monétaire. Cette mission était auparavant partagée entre le Conseil des Ministres et le Conseil d'Administration. Quant au Gouverneur, il met en oeuvre en tant qu'organe, la politique monétaire et assure la direction de la BCEAO. Le Conseil d'Administration, dans sa nouvelle formule, a en charge les questions relatives à la gestion de l'Institut d'émission en tant qu'entreprise. Il est assisté par un nouvel organe, le Comité d'Audit.
Une autre innovation importante à souligner, c'est le remplacement dans chaque Etat, du Comité National du Crédit par un Conseil National du Crédit. Ce conseil  est un organe consultatif, dans lequel les principales associations ou groupements socioprofessionnels font leur entrée. Il émet des avis et recommandations sur les conditions de fonctionnement du système bancaire, ce qui va permettre une meilleure prise en compte des préoccupations des opérateurs économiques, dans la formulation et la mise en œuvre de la politique monétaire. 

Comment expliquer le fait que la stabilité des prix soit désormais l'objectif principal de la politique monétaire de la BCEAO ?

La stabilité des prix un objectif assigné aujourd'hui à la plupart des banques centrales modernes , et qui découle de l'observation des faits économiques. Il est ainsi apparu qu'à long terme, une inflation trop forte entrave la croissance. En effet, la hausse des prix se traduit par une érosion de la valeur de la monnaie (et donc du pouvoir d'achat des populations), et accroît l'incertitude quant à l'évolution future des prix, rendant plus difficile la prise de décision en matière de consommation, d'épargne et d'investissement.
A l'inverse, le maintien d'un taux d'inflation faible et stable favorise un climat propice à l'investissement et à la création d'emplois. Dans un environnement d'inflation faible et stable, les consommateurs et les entreprises sont davantage en mesure de promouvoir des projets à long terme, puisqu'ils ont plus d'assurance sur la stabilité de la valeur de la monnaie, et partant, du pouvoir d'achat et des gains attendus. La stabilité des prix crée ainsi les conditions d'une croissance économique saine et durable.

Lire la suite sur bceao.int

Publicité
Commentaires
Promotion de la bancarisation en Afrique
Publicité
Newsletter
Derniers commentaires
Promotion de la bancarisation en Afrique
Visiteurs
Depuis la création 157 822
Publicité